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« À l’heure où la Covid oblige, les aéroports deviennent paradoxalement des lieux parfois déserts. Mais le moins que l’on puisse dire, c’est que l’aéroport est un lieu cinématographique. Dans La peau douce de Truffaut, il en fait même un suspens. L’écrivain Jean de Saillie mis en scène au cinéma pourra bien s’envoler vers Lisbonne ! Truffaut aura rendu un hommage appuyé, halletant et amusé au suspens à la Hitchcock » (France Inter. Laurent Delmas, le 21 février 202).

La plupart du temps l’aéroport n’est qu’un lieu de passage, y compris scénaristique. Un avion qui décolle ou qui attéri, et c’est une histoire qui commence où s’achève, dans les larmes où le bonheur. Mais, pour quelques films plus rares, l’aéroport devient un lieu de résidence, comme dans Le terminal de Steeven Spielberg, avec Tom Hanks dans le rôle de ce touriste étranger, bloqué dans l’aéroport Kenedy de New-York. S’inspirant de cette même histoire vraie, l’arrivée d’un touriste iranien, Philippe Loiret l’avait déjà portée à l’écran dix ans avant, avec Jean Rochefort dans le rôle principal. Moins connu mais tout aussi intéressant, le film que Rock Stéphanie a réalisé en 2000 et qui voit l’impeccable Dominique Blanc larguée par son mari à Orly, incapable de quitter le lieu du drame. Sans oublier l’intriguant Bird People de Pascal Ferrand dans lequel Anaïs de Moustier exerce les fonctions de femme de chambre d’un hôtel de Roissy, avant de prendre littéralement son envol. Où comment faire d’un courrefour ouvert à tous les vents portants des huis-clos vertigineux, labyrinthiques, et pour tout dire, névrotiques.

Impossible d’oublier, en effet, que l’aéroport peut devenir l’endroit angoissant par excellence quand il est synonyme d’arrestation pour trafic de drogue. De prise d’otages et autres kidnaping mystérieux, toutes situations dont le cinéma, et même la réalité, raffole. Malheur, évidement, à ceux qui découvrent, comme les héros de Nous irons tous au paradis (1977), que la proximité immédiate d’un aéroport ne rime guère avec résidence secondaire. Et pour Jacques Tati dans Playtime (1964), l’aéroport reflète une triste mondialisation, uniforme avant l’heure.